Une grosse majorité de policiers doit faire face à la douleur lombaire. Les agents de terrain ne sont pas épargnés notamment au niveau de leur dos dans le cadre de l’exercice de leur fonction. C’est ce qu’a montré l’enquête en ligne que Prodemos a lancée en avril 2019 auprès des policiers.
Les premiers résultats étaient criants avec 67% des répondants qui déclaraient souffrir de douleurs lombaires durant une période supérieure à trois mois par an. C’est précisément cette période de temps qui caractérise la dimension chronique de la maladie et son impact socio-économique.
L’enquête en ligne s’est poursuivie et nous permet de publier de toutes nouvelles données avec un résultat qui est sans appel dans la mesure où il se confirme que les douleurs lombaires chroniques s’accentuent avec les années d’ancienneté.
Le poids des années d’ancienneté
Dès la tranche d’ancienneté de 6 à 10 ans au sein des rangs des forces de l’ordre, 61% des policiers confirment souffrir de douleurs chroniques au niveau du bas du dos. Un pourcentage qui est nettement supérieur au reste de la population. Un taux qui passe à 74% chez ceux qui ont entre 11 et 15 ans et 16 à 20 ans d’ancienneté. On est à 85% pour les agents de police ayant entre 26 et 40 ans de terrain.
Les facteurs de risque ne manquent pas
L’objectif de cette étude est de déterminer l’impact du port du gilet pare-balles et du ceinturon chez agents de la police intégrée. Entre le port du gilet pare-balle, celui du ceinturon, les postures indésirables lors des interventions au niveau des habitacles et des sièges des véhicules inadaptés, les vibrations mécaniques transmises par le siège que ce soit en voiture, à vélo ou à cheval dans le cadre de courses-poursuites, le stress lors d’interventions urgentes et périlleuses : les facteurs ne manquent pas.
Les policiers sont toujours plus exposés aux facteurs de risques de développer des troubles musculo-squelettiques au niveau lombaire. Le but de notre enquête étant de valider que la prévalence de la lombalgie chez les policiers est supérieure au reste de la population. Étant donné que c’est le cas, cela légitime la reconnaissance de la maladie professionnelle au sein de la police.
Introduire une demande
L’étude montre que moins de 10% des policiers prenant part à l’enquête décident d’introduire un dossier de reconnaissance de maladie professionnelle, craignant de perdre leurs missions actuelles et de se retrouver affectés à des tâches administratives. Une réalité qui n’aide pas les policiers au niveau de la reconnaissance juste et équitable de la maladie professionnelle car chaque dossier non introduit auprès des instances compétentes en la matière n’entre pas dans les statistiques officielles et n’existe donc pas aux yeux des institutions officielles.